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Écouter le langage de la nature


"Quand les feuilles commencent à tomber ou quand les bourgeons se mettent à éclore, nous voilà projetés dans un lieu de transition, c’est-à-dire celui du changement.

La nature nous sert de miroir et donc de compréhension de ce que nous avons à assimiler pour vivre une vie en harmonie avec le Tout.

Ce que nous ne voyons pas, par contre, c’est la crise qui s’est développée à l’intérieur de l’arbre qui à l’Automne perd ses feuilles ou de la plante qui inlassablement au Printemps fleurit.

Nous sommes tous conditionnés à vivre le changement dans notre corps, dans notre vie, dans notre sève, dans nos racines.

Tout ce qui nait un jour doit suivre un cheminement de changements et métamorphoses. Et le changement commence par une crise, qu’elle soit imposée ou voulue, silencieuse ou bruyante, la valeur de la crise est celle de mener à la transition.

La crise arrive quand les repères sur lesquels nous nous sommes basés jusqu’à lors, ne nous conviennent plus, que l’on soit conscient de cela ou pas d’ailleurs.

Pour un arbre, cela peut sembler plus simple, car pour lui il n’y a pas de résistance ; il se laisse porter par le cycle naturel de la vie.

Pour l’humanité, par contre, c’est une toute autre histoire.

Nous sommes des créatures d’habitudes et d’émotions, ce qui est en soi une force et une faiblesse, comme tout d’ailleurs dans la vie. Une force, parce que cela a permis à l’humanité d’avancer dans son chemin évolutif en cherchant à construire. Une faiblesse, parce que cela amène à résister en permanence contre des moulins à vent.

C’est pareil pour le changement ; une source d’émotion qui déstabilise, voire qui affaiblie au départ, mais qui nécessite une vue globale pour que l’on puisse apprécier ses cadeaux dans notre chemin de construction et ainsi l’intégrer comme une force une fois qu’il est accepté comme une habitude.

Ce n’est que, quand nous acceptons les deux parties d’un tout (force et faiblesse), sans chercher à vaincre, résister ou anéantir l’une des deux, que nous pouvons alors trouver la paix dans le rythme même de la vie.

Uranus, planète des changements, libération et de l’individuation de soi, nous apprend cela.

Ouranos, Dieu du Ciel, fils de Gaia, Terre-mère mais aussi marié à celle-ci, ont eu de nombreux enfants, pour la plupart des Cyclopes, Titans et Géants (mais aussi Chronos, c’est à dire, Saturne), que Ouranos trouvait laids et imparfaits, les renvoyant à chaque fois dans les entrailles de la Terre (Gaia) dans le monde souterrain. Gaia épuisée de tant de chaos et devenue trop grande de ses enfants, fait appel à eux pour tuer leur père. C’est Saturne qui tuera Ouranos et reprendra le pouvoir, avant que Zeus (Jupiter), son fils, ne lui retire plus tard…

Uranus est aussi l’octave supérieure de Mercure (tout comme Neptune est l’octave supérieure de Vénus et Pluton l’octave supérieure de Mars), il symbolise la création des idées poussées à son paroxysme (collectif et personnel), au-delà de ce que peut représenter Mercure et le monde des idées et du mouvement. Ici, Uranus est rattaché à la mythologie de Prométhée.

Prométhée, un Titan, petit-fils d’Ouranos, qui formera à partir d’argile la forme humaine et donnera à l’Humanité l’étincelle divine volée, qui deviendra l’esprit humain et sa capacité à engendrer de nouvelles formes d’expression et de création. Ceci va lui attirer la haine de Jupiter qui le condamna à une peine de 30 mille ans pour avoir créé les hommes et les femmes et avoir volé le feu sacré.

En tant qu’Ouranos dans la mythologie grecque, Uranus représente le chaos, la révolution, les changements brusques. En tant qu’octave supérieure du monde des idées Mercuriènnes, et du mythe de Prométhée, il représente l’éveil, l’innovation, l’autonomie dans la co-création, la crise qui amène à la libération ; l’individuation de l’être.

En astrologie, le changement est donc symbolisé par Uranus, la métamorphose par Pluton. Avant d’arriver à Pluton et à sa métamorphose, nous devons passer tout d’abord par la crise des idées (intérieure ou extérieure) qui amènera à la transition pour envisager ensuite la transformation.

Car la différence entre changement et métamorphose, c’est que, avec le changement (Uranus) tout est encore bancal, l’éveil se fait, mais nous pouvons (parfois) revenir dessus ou le façonner pour donner une forme à l’étincelle révélatrice. Mais nous ne pourrons plus revenir sur le fond ; quand l’éveil intérieur se fait… on sait que l’on ne pourra plus revenir en arrière de la même manière et tout reprendre « comme avant ».

Avec la métamorphose (Pluton) tout est définitif, c’est un changement radical qui a mis son temps, mais sur lequel il nous est impossible d’y revenir : un adulte ne peut pas redevenir un enfant, tout comme un arbre ne peut pas redevenir un jeune arbre.

Mais ce que nous enseigne la nature lorsqu’arrive le changement des saisons, c’est que l’arbre va perdre ses feuilles à l’automne pour les regagner au Printemps, et de la même façon l’humanité doit comprendre et trouver un apaisement avec les changements qui s’opèrent en elle et autour d’elle.

Tout comporte en son intérieur le négatif et le positif, le superflu et l’essentiel, c’est la façon dont nous allons nous focaliser sur l’un ou l’autre en acceptant que chacune des parties à quelque chose à nous dire de nous et de notre relation au monde, qui fera la différence dans la co-création avec l’Univers.

Le changement comme le disent si bien les bouddhistes, c’est l’état d’impermanence ; rien ne reste à l’état dans lequel il a vu le jour. Que ce soit un arbre, une personne ou un stylo.

Uranus en transit met 84 ans pour parcourir l’entièreté de nos thèmes, c’est à dire, pour revenir au même endroit où il était le jour de notre naissance. Par moments, durant ce cycle-là, il va interagir avec les autres planètes dans le ciel, mais aussi avec les planètes et points de notre thème, nous éveillant à chaque fois à devenir nous-mêmes, à aller découvrir l’étincelle divine qui sommeille en chacun de nous.

Oui, parfois brusquement et radicalement (quand en dialogue avec une autre planète personnelle ou transpersonelle comme Pluton ces dernières années, par exemple) surtout quand nos cycles personnels s’entrelacent avec les cycles naturels de la Terre et de l’Humanité (catastrophes naturelles ou engendrées par l’Homme) pour tisser l’évolution collective.

Les exemples font légion : les guerres et tsunamis ne sont que deux exemples qui ont amené, hélas au dépend d’innocents, l’Homme à apprendre (plus tard) et à vouloir perfectionner de son esprit créateur innovant ce qui pourrait améliorer la condition humaine pour que de tels drames n’interviennent plus… mais nous le savons aussi, malheureusement, que la mémoire de l’Homme est courte…

Au cours d’un cycle Uranien, nous avons des périodes qui sont des périodes clés de changement pour tout être humain au niveau personnel et ces périodes-là sont indiquées dans nos thèmes natals.

Que cela soit une transition attendue ou un changement douloureux et profond, tout dépend aussi de comment avons-nous vécu avant: quelles ont était nos valeurs et croyances, notre éducation, avec quelle ouverture avons-nous abordé les transitions et les opportunités de micro-éveils tout au long de la vie, avons-nous été dans le déni, quelle est notre volonté à vouloir nous remettre en cause sans cesse, quelle est notre relation à nos ombres et nos histoires passées, etc.

À ce moment-là (au début de la quarantaine) quand Uranus en transit se place en face de notre Uranus natal, quelque chose se produit : pour certains un éveil radical (juste avant Pluton en transit se place au carré de notre Pluton natal), pour d’autres un changement plus simple, mais dans une totale libération de ce qu’a pu être « la vie d’avant », pour d’autres encore cela pourra être un éveil confus qui va commencer à se mettre en place plus tard (au moment du retour de Chiron ou au 2ème retour de Saturne). Mais pour beaucoup le point commun reste le besoin de faire imploser la pression, parfois à n’importe quel prix.

Uranus et le changement symbolisent le nouvel ordre des choses, c’est la révolution qui pousse à faire de la place à l’intérieur et à l’extérieur, pour enfin renaitre à soi-même ; résister au changement ou vivre dans l’impatience de ce qui adviendra, ne servira à rien.

Car si l’on revient aux saisons ; ces livres restés ouverts pour qui souhaitera les lire. Une feuille d’arbre qui tombe c’est en langage humain une relation, une croyance, un emploi ou tout simplement un désir qui a fait son temps ou une maladie qui vient nous « rappeler de vivre ». Quand l’une de ces « feuilles » se met à tomber de notre « arbre-corps », il nous faut, tout comme l’arbre de nos forêts, ne pas résister, et puis travailler avec les émotions que cela éveille en nous et chercher à aller de l’avant… en son temps.

C’est vrai que l’on ne pourra plus coller la « feuille » manquante, mais l’on pourra toujours faire naitre une nouvelle, bien saine, au Printemps suivant."

Sofia Barao

- Article premièrement publié sur Holistikmagazine - Changement (pour trouver tous les numeros de Holistik Magazine c'est par ici) - photo par Sofia Barao

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