Nous sommes déjà à l’intérieur de la conjonction Saturne/Pluton qui nous enroule dans un tourbillon. Ce tourbillon nous plonge au début et à la fin de tout ce qui existe, il questionne profondément nos ancrages, nos fondations.
En Capricorne, au-delà des fondations sociétales, c’est notre mortalité et celle de tout le vivant qui est questionnée…savons-nous encore quelles sont nos limites ? Ne sommes-nous pas aveuglés par un progrès mortifère ? Ce questionnement collectif est aussi un questionnement que nous pouvons retourner et employer dans nos vies individuelles.
Pluton dans son aspect sombre nous met au contact de la destruction et de l’involution. Quand un désir aveuglant domine, on oublie le but premier qui est celui de l’évolution et on se retrouve possédés par le pouvoir du chaos. Saturne est la forme, la structure qui est pulvérisée par ce pouvoir ou qui tente de résister à ce pouvoir en se recroquevillant ou en arborant une autorité qui retient la transformation jusqu’à se cristalliser dans un faux semblant de structure qui étouffe toute créativité, toute vie !
Notre culture actuelle n’est plus portée par l’enchantement et l’union avec le Tout ; elle s’est séparée de la nature. Elle conçoit la prospérité uniquement par la compétition, la domination et l'idée de progrès illimité. Notre culture a vendu son âme à l’idéologie d’un bien-être qui promettrait d’effacer tout dysfonctionnement ressenti par un gadget supplémentaire ou assommerait toute insatisfaction par une distraction dont nous n’avons pas besoin.
Notre culture s’est spécialisée dans l’invention d’addictions qui nous maintiennent dans le rang; car notre société est prête à tout abandonner, même sa propre liberté, pour un anesthésique venu tout droit d’un paradis artificiel ou matériel, peu importe, dès le moment que cela puisse étouffer les épreuves, et avec elles, la vraie vie.
« Tomber du mythe », c’est l’analyste jungien Stephenson Bond qui a écrit cela lorsqu’il a ainsi décrit le fait qu’à un moment donné certaines personnes n’arrivent plus à vivre selon le mythe culturel dominant. Vous ressentez peut-être cela depuis toujours ou depuis quelques décennies, quelques années, voire quelques mois…cela indique que vous êtes vous aussi, « tombé.e du mythe »…nos vies individuelles et collectives, telles que nous propose notre société, ne font plus de sens, la culture qui nous a vus naître est de plus en plus défaillante et n’inspire plus, n'est plus le socle sur lequel nous pouvons nous appuyer et autour duquel nous pouvons nous construire.
Mais « tomber du mythe » est aussi porteur, car cela implique que la chute nous aura (r)éveillés et ce réveil est la semence qui porte en elle-même le nouveau sens à venir, le nouveau mythe à venir.
À nous déposséder de sens et d’histoires sur lesquelles nous appuyer, notre société aura fabriqué des « inadapté.e.s » à vivre ce qu’elle aura construit. Mais, être « inadapté.e » à la société d’aujourd’hui est plutôt un signe de bonne santé, disait déjà Krishnamurti !
L’année 2020 marque le début d’une nouvelle décennie et est extraordinaire « astrologiquement » parlant de par la quantité d’aspects notables, changements de signes, rétrogradations, éclipses et autres mouvements astrologiques. Nous sommes aussi à l’aube de la grande conjonction (Jupiter/Saturne) qui aura lieu en décembre 2020 et qui est cette fois une « grande mutation » ; car cette conjonction se fera dans un signe d’Air, c’est à dire dans l’élément qui verra les prochaines conjonctions de ces deux planètes jusqu’en 2219 quand la bascule se fera à ce moment-là dans l’élément Eau ! Non ce n’est pas rien. C’est un paradigme culturel qui s’est développé pendant les deux siècles précédents et qui est aujourd’hui en train de mourir.
Les conjonctions du cycle Jupiter/Saturne ont lieu tous les 20 ans et toutes les 9/10 conjonctions se passent dans un même élément (donc presque tous les + ou -- 200 ans elles changent d’élément).
Depuis 1842 les conjonctions de Jupiter/Saturne ont lieu dans des signes de Terre. Est-ce véritablement étonnant d’apprendre que la société qui s’est construite ces deux derniers siècles est ancrée dans l’élément Terre ? Pas vraiment n’est-ce pas. Tout le côté sombre de l’élément Terre est aujourd’hui visible partout, en commençant par l’exploitation et la destruction de la Terre elle-même (et de ses enfants humains et non-humains) pour en extraire de plus en plus de ressources/énergies, il y a aussi la surpopulation, le matérialisme qui a pris la place de(s) Dieu(x) dans notre société actuelle, d’ailleurs c’est au cours de cette période que Nietzche a déclaré que « Dieu est mort »…
L'éloignement du «être» au profit du «faire/avoir», sans compter le fait que la liberté que nous pensons avoir aujourd’hui n’est qu’un leurre matérialiste, etc…enfin on peut continuer pendant longtemps à décrire l’ombre de toute cette période, mais il est aussi important de rappeler qu’elle a aussi apporté un confort matériel inégalable par toutes les avancées technologiques qui sont devenues alors possibles d’implanter dans la matière…mais bien sûr tout cela vient, comme toujours, avec un prix et même les appels des collapsologues actuels, considérés comme alarmistes par certains, entrent aussi dans ce même contexte de la fin de deux siècles de l’élément Terre.
Nous nous retrouvons maintenant à l’aube d’une nouvelle ère sociétale qui viendra mettre en avant et nous demander de développer l’élément Air, présent en chacun de nous et en chaque chose. Nul doute que l’ombre et la lumière de cet élément viendront s’incarner dans notre réalité aussi, nous le voyons déjà d’ailleurs. La valorisation du mental au dénigrement des autres formes de perception avec les avancées technologiques, avec l’intelligence artificielle, il y a aussi la rapidité avec la multiplicité et le hachement du travail ou du temps de travail par exemple dans l’ubérisation du marché de l'emploi, les fake news et autres théories du complot, mais aussi le (r)éveil des consciences, l’indépendance/distance des nouvelles générations par rapport à ce qui est attendu des états, tous les moyens de communication/déplacement existants et à venir, la curiosité et l’accès à l’information pour pouvoir se faire sa propre opinion, l’ouverture spirituelle, l’activisme qui deviendra peut-être l’un des noyaux durs de ces deux siècles à venir parce qu’il viendra questionner les modes de fonctionnement obsolètes de la politique et du pouvoir des différents intervenants, mais aussi les questionnements individuels qui prennent de plus en plus de place dans notre façon d’être au monde, de nouvelles idéologies certainement apparaitront aussi, etc, etc…
L’entrée dans cette période commence par une conjonction entre Jupiter et Saturne le 21 décembre 2020 à 0° du Verseau, et c’est toute notre façon d’être engagés ou pas dans des causes communes, c'est dans le "vouloir" encore être "humain" ou non et tout ce que cela implique, qui porteront les deux siècles à venir.
Les cycles de Jupiter/Saturne dans un élément changent tous les 200 ans (approximativement), mais avant l’entrée « officielle » dans un élément et pour les conjonctions suivantes, il y a juste avant (de sortir de l'élément en question), une conjonction Jupiter/Saturne dans l’élément qui arrive, comme pour donner un aperçu de ce que sera le cycle à venir. Avant l’entrée dans l'élément Terre en 1842, les conjonctions précédentes avaient lieu en signes de Feu sauf celle de 1802 qui a eu lieu en Vierge et qui est venu arrêter de rythme de l’élément Feu et en même temps donner un aperçu pour les conjonctions qui allaient venir à partir de 1842 (toutes en Terre).
Entre 1802 et 1842 il y a eu 2 conjonctions, l’une en Vierge (1802) et puis la toute dernière du cycle précèdent Feu (1821).
La même chose a eu lieu cette fois en 1980/81, car la conjonction a eu lieu dans un signe d’Air annonçant déjà ce qui allait venir, mais qui ne serait officiel qu’en 2020 lorsque la conjonction d’Air en Verseau ouvrirait le cycle d’Air. (voir dates plus bas cela sera peut-être plus parlant).
Un cycle, quel qu’il soit renvoi toujours au modèle du cycle lunaire. Une conjonction c’est comme une Nouvelle Lune, le carré croissant un Premier Quartier et ainsi de suite… La période entre 1802 et 1842, ainsi que la période entre 1980 et 2020 sont, premièrement, des périodes de transition vers le nouvel élément à venir et dans un autre temps, elles pourraient aussi être considérées comme la période de Dernier Quartier de ce cycle des éléments de + ou -- 200 ans.
La phase de Dernier Quartier est celle de la crise de conscience et ouvre à une période de recul et de réflexion sur la totalité du cycle. C’est une période de bilan, de nécessité de changement. C’est à ce moment du cycle que les « inadapté.es » qui sont tombées du mythe sociétal dominant commencent à défier le modèle culturel/sociétal établi en proposant soit un nouveau modèle ou uniquement en se distanciant du système en place par leur mode penser, de vivre, etc...
Il y a une symbolique que je trouve intéressante et qui vient de me sauter aux yeux dans cette étude et que je trouve assez parlante par rapport à l’idée de mythe que j’ai commencé à développer au début de cet article. C'est le roman de Mary Shelley « Frankenstein ou le Prométhée moderne », ce roman a vu le jour en 1818, exactement pendant cette période-là (de transition d'un élément à un autre) et est devenu le mythe de notre époque ; à la fois le désir de l’humanité de se soustraire à sa condition de mortel reliée à Prométhée et d'un autre côté ce roman fait aussi revivre le mythe d’Icare à trop vouloir se rapprocher/devenir le Soleil/Lumière/Dieu ont fini par se brûler les ailes. Et puis il y a cette autre histoire, qui est celle de la différence qui nous habite et qui peut être perçue comme un monstre, un paria, car cette différence ne rentre dans aucune case et menace par sa différence l’ordre sociétal et renvoie au rejet, à celui ou celle qui est "inadapté.e"…et ce « monstre » rejeté qui vit à l’intérieur de chacun de nous ! Nous l'avons accueilli ou refoulé !
Cela aussi, Mary Shelley avait mis en avant dans ce mythe moderne et nous exhortait à accepter nos différences et à éveiller la société à ce questionnement ; elle invitait, par ce roman, à changer de niveau de conscience.
Elle nous montrait aussi la scission entre culture et nature qui se faisait ressentir très fortement au début du XIXe. Avec ce roman elle nous éveillait à la monstruosité et à l’émerveillement et à toutes les dualités qui en découlent et qui allaient être de plus en plus présentes au fur et à mesure que l’humanité entrait dans les deux siècles du cycle des conjonctions (Jupiter/Saturne) en Terre (1842/2020).
Mary Shelley est née vers la fin des deux siècles en élément Feu et aura écrit une œuvre/mythe pour les 200 ans suivants en élément Terre, de plus dans son thème natal elle porte/incarne ce même carré décroissant/Dernier Quartier entre son Saturne et son Jupiter. Elle est née pendant que Pluton était en Verseau, incarnant ainsi le changement d'ère à venir. Son écriture s’est avérée visionnaire ; elle est née avec une conjonction d’Uranus à son Soleil.
Réflexions:
De quelle manière pouvons-nous voir ce mythe à l’œuvre dans nos vies personnelles et collectives ? Et quel pourrait donc être le mythe qui a été porté à notre conscience ces 40 dernières années (1980/2020) et qui pourra être le début du mythe de l’ère nouvelle qui commence ? Et aussi, au-delà du mythe collectif qui portera (pour le meilleur ou le pire) l’humanité, quel est le mythe personnel auquel vous souhaitez vous relier et quels sont les mythes personnels qui vous habitent et qui ne vous correspondent plus ?
L’Air arrive après la Terre parce que l’Air permet de mettre en mouvement ce qui stagnait, ce qui était cristallisé et sec. L'Air soulève la poussière. Et même si les signes d’un élément identique ne fonctionnent pas tous de manière égale, ils ont des caractéristiques communes ; en Air le Gémeaux, la Balance et le Verseau mettent en avant l’exploration, l’articulation et le changement des consciences. Le souffle, le prana a besoin de traverser des lieux qui n’ont pas été touchés depuis longtemps…l’Air permet d’entrer là où il y avait autrefois un blocage ou une résistance.
Il s’agit de remettre en route une respiration qui viendra relier tous les éléments entre eux, car c’est cela que fait l’Air : c’est le lien, le fil d’Ariane qui nous relie - moi et toi -, qui relie le dedans et le dehors, le conscient et l'inconscient et qui relie l’ancien au nouveau monde. L’Air viendra certainement nous apporter la possibilité de réinventer un nouveau mythe pour la société que nous souhaitons développer.
Sofia
1782 - 28sagittaire
1802 - 05vierge- première de Terre mais encore à l’intérieur du cycle de Feu
1821 - 24Bélier - dernière de Feu
1842 - 08capricorne - première de Terre et ouvre le cycle de Terre
1861 - 18vierge
1881 - 01taureau
1901 - 14capricorne
1921 - 26vierge
1940 - 14taureau
1940 - 12taureau
1941 - 09taureau
1961 - 25capricorne
1980 - 09balance - première d’Air mais encore à l’intérieur du cycle de Terre
1981 - 08balance - (rétrogradation de cette première conjonction)
1981 - 04balance - (rétrogradation de cette première conjonction)
2000 - 22taureau - dernière de Terre
2020 - 00verseau - première d’Air et ouvre le cycle d’Air
2040 - 17balance
2060 - 00gémeaux
2080 - 11verseau
2100 - 25balance
2119 - 14gémeaux
2140 - 17verseau
2159 - 07scorpion - première d’Eau mais encore dans le cycle d’Air
2179 - 23gémeaux
2199 - 28verseau - dernière d’Air
2219 - 14scorpion - première d’Eau et ouvre le cycle d’Eau
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